Prédication de Mgr Athanasios lors de la célébration oecuménique : le Visage du Christ à l'abbaye du Thoronet (diffusion du 21/1/18)
La Sainte Face sanglante et défigurée Saint Matthieu 27, 27-31
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, Un seul Dieu, Amen
Jésus garde le silence en face des accusations qui se multiplient. Pourquoi tant d’accusations ? Parce que celui qui en est l’objet doit porter le fardeau de toutes les iniquités du monde. Il est accusé de toutes les fautes que nous avons commises. Traité comme un insensé, un illuminé, Jésus est livré au mépris. Rejeté par la foule, il est voué à la mort.
Flagellé, on le dépouille de ses vêtements. Son sang coule de toutes parts. Couronné d’épines, il acquiesce dans son cœur aux ordres de son Père. Il plaide devant lui la cause des siens.
S’il se laisse couronner, c’est qu’il veut régner.
Et notre âme n’est-elle pas le royaume où il ambitionne de célébrer son avènement ?
Revêtu de la pourpre d’ignominie, Jésus la prend des mains des soldats et il s’en revêt, humblement et sans murmurer. Ayant dans sa main droite un roseau en guise de sceptre, il nous fait constater la parole qu’il a dite : « mon royaume n’est pas de ce monde. Je suis né, je suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la vérité ; et quiconque est pour la vérité écoute ma voix » (Jn 18-33-37). Sa fonction n’est pas de lever des impôts, ni de commander les armées, mais d’enseigner les vérités éternelles, de donner aux âmes les lumières de la vrai vie, de leur fournir les moyens d’entrer avec lui au royaume de Dieu.
« Salut roi des Juifs », les soldats estiment imaginaire et ridicule la royauté dont il a parlé devant son juge. De la royauté spirituelle de Jésus, les grands prêtres font devant Pilate une accusation politique : « Voici l’Homme », « Crucifie-le !».
L’agonie de Jésus, plus qu’un arrachement qui précède la mort, désigne ici une épreuve d’angoisse extrême. Jésus a subi cette épreuve, combat de la nature blessée et déchue avec son Sauveur et son Dieu.
Où est donc la source de la paix dans le tumulte, et de la patience dans le mépris ? Jésus nous le révèle. C’est un amour immense de Dieu et de nous, qui lui fait endurer si paisiblement tous ces opprobres. C’est cet amour qu’il met à découvert dans sa passion.
Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde, le Verbe fait chair.
La Sainte Face n’est pas seulement sanglante et défigurée. C’est aussi celle de Dieu immolé et triomphant. Dieu de Dieu, Lumière de Lumière.
Mgr Athanasios
Evêque Copte Othodoxe