Gréco-Catholique Roumaine
En cliquant sur les onglets ci-dessus, vous découvrirez l'histoire de l'Eglise Gréco-Catholique Roumaine et les paroisses en France de cette Eglise.
L’Eglise Gréco-catholique roumaine : un pont entre le christianisme occidental et oriental
La Roumanie est située sur la ligne de frontière entre le christianisme occidental et le christianisme oriental, byzantin. C’est dans les régions de Transylvanie et Banat, à l’ouest du pays que l’Eglise Gréco-Catholique de Roumanie est principalement concentrée. Avec ses 700 000 fidèles et 15% de la population de ces 2 régions roumaines (avant le début de la persécution en 1948 et l’entrée de l’Eglise dans les catacombes, cette proportion avoisinait les 50%).
L’Eglise Gréco-Catholique Roumaine est une église orientale, qui exprime sa foi selon le rite byzantin, et qui vit et s’épanouit en communion avec le siège de Saint Pierre. C’est la mission prophétique d’une Eglise précurseur authentique de l’œcuménisme actuel. Depuis 300 ans, elle s’attelle à mettre en valeur la beauté et les valeurs des 2 cultures.
L’Eglise Gréco-Catholique Roumaine est aujourd’hui une Eglise Archiépiscopale Majeure c’est-à-dire une église qui a un statut proche de celui d’un patriarcat en pleine communion avec le Saint Père. Par ce fait, elle est une église catholique dépositaire d’une tradition (liturgique, législative) orientale, byzantine. L’archevêque actuel, Mgr Lucian MURESAN est un des 211 cardinaux de l’Eglise Romaine. Le siège de l’Eglise est à Blaj, une ville du centre de la Roumanie.
L’Eglise Gréco-Catholique Roumaine est constituée aujourd’hui en 5 évêchés (Blaj, Cluj-Gherla, Oradea, Lugoj, Baia Mare), a plus de 750 prêtres, près un millier de personnes consacrées, plus d’une centaine de paroisses dans les grandes villes européennes et un évêché aux Etats Unis. L’épiscopat est un des plus jeune du monde : 3 de ces 8 évêques ont la quarantaine. Environ 200 jeunes étudient dans les grandes universités pontificales et catholiques européennes.
Le peuple roumain est né ethniquement et chrétiennement lors de la conquête de la Dacie par les Romains (101-105). L’apôtre le plus connu est l’évêque Niccetas de Remessiana (+414). Au IXe siècle, après l’invasion des Bulgares, les roumains abandonnent le rite latin, et passent à l’orthodoxie sous la juridiction su Patriarcat de Constantinople. En 1700, les Roumains de Transylvanie s’unissent à Rome tout en gardant le rite byzantin. L’Eglise est florissante jusqu’en 1948.
En 1948, l’Eglise Catholique de rite byzantin est interdite après l’arrivée au pouvoir du gouvernement communiste. Ce fut le début d’un calvaire pour les catholiques, et le début d’un témoignage de foi lumineux pour l’Eglise toute entière. L’Eglise vivra pendant plus de 40 ans dans les catacombes en Roumanie, tandis qu’à l’étranger il subsiste quelques centres de résistance à Rome, Paris, Munich et Bruxelles. Aucun évêque ne renie sa foi et tous préfèrent mourir en martyrs suite à des exactions morales et physiques atroces. Le pape Pie XII leur rend hommage dès 1952 dans la Lettre Apostolique VERITATEM FACIENTES : “vous renouvelez la beauté de l’Eglise primitive…”, “on souhaite embrasser les chaînes de ceux qui, du fond de leur prison, ne s’acharnent pas contre l’injustice qui leur a été faite mais souffrent d’une douleur indicible en voyant les assauts contre la foi et prient pour le salut éternel de leur people”. Aujourd’hui, leur martyre a été reconnu officiellement par la Congrégation pour les Causes des Saints à Rome. 7 évêques ont été déclarés bienheureux par le pape François lui-même, lors de la célébration de la Divine Liturgie à Blaj (Roumanie) le 2 juin 2019. Depuis la chute du régime soviétique, on assiste à l’épanouissement de l’Eglise Gréco-Catholique Roumaine dans son pays d’origine et à travers toutes les communautés des villes européennes. Cette renaissance est un des fruits du témoignage des martyrs pendant la persécution.
L’Eglise en France
A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, alors que l’Eglise gréco-catholique Roumaine entre dans son martyr, le cardinal Eugène Tisserant et le prêtre George Surdu ouvrent à Paris en 1947 un foyer d’accueil pour les prêtres et les étudiants roumains catholiques de rite byzantin dans un immeuble du 16ème arrondissement de Paris rue Ribéra.
Dès lors, le foyer devient une Mission de l’Eglise Gréco-Catholique de Roumanie. Son rôle est de témoigner de l’existence de cette Eglise qui continue de vivre et de confesser sa foi et son union au Saint Siège dans l’adversité de la persécution.
La célébration de la Messe en langue roumaine et selon le rite byzantin a transformé, en très peu de temps, la Mission Gréco-Catholique en haut lieu de la diaspora roumaine en France. Adresse incontournable pour les chrétiens roumains qui venaient à échapper de la geôle communiste et, d’autre part, pour tous ceux qui s’intéressaient au sort de la Roumanie. Le foyer devient en 1954 la paroisse Saint Georges des Roumains.
Témoin d’une Eglise des catacombes, la Paroisse Roumaine est une des voix des chrétiens d’Orient qui illustre l’envers de la propagande soviétique qui tente de séduire le monde intellectuel français. Une série de conférences historiques, culturelles et religieuses se tiennent pendant cette période au siège de la Mission. Des personnalités de la diaspora y participent : les historiens Mircea Eliade et Neagu Djuvara, les écrivains Emil Cioran et Eugène Ionesco.
A la fonction initiale de lieu d’accueil, résistant et militant, la Paroisse Roumaine a ajouté très rapidement le rôle d’accompagnement spirituel d’une communauté qui a commencé, petit à petit à s’installer et s’intégrer en France.
Dès les années 2000, la communauté s’est retrouvée à l’étroit. Les fidèles assistaient à la messe à l’extérieur de l’église. Grâce à Mgr Jean-Marie Lustiger (qui a plusieurs fois visité cette Chapelle) et à la générosité des Sœurs de Marie Réparatrice, la communauté gréco-catholique roumaine de Paris est accueillie pour les célébrations dominicales depuis 2005 dans la Chapelle des Sœurs de Marie Réparatrice, 33 rue Michel-Ange. La chapelle de la rue Ribera sert toujours pour les offices pendant la semaine, en restant toujours très familière, vu sa chaleur spirituelle.
Aujourd’hui, avec plus de 2000 fidèles en Région Parisienne dont pas moins de 500 pratiquants, la Paroisse Roumaine offre l’image d’une Eglise jeune, qui renaît de ces cendres. Mariages, Baptêmes (une cinquantaine en 2012), pèlerinages, préparation à la Première Communion… montrent la vitalité de cette communauté qui a retrouvé la liberté d’exprimer sa foi dans sa tradition byzantine et en communion avec la hiérarchie du pays d’origine.
Paroisses en France :
Paroisse roumaine saint Georges
38, rue Ribera – 75016 Paris
Tél : 01.45.27.22.59
Les dimanches et fêtes :
Divine liturgie à la Chapelle des Sœurs de Marie Réparatrice,
33 rue Michel-Ange 75016 Paris à 11h00
Divine Liturgie est aussi célébrée le dimanche à la Chapelle Sainte Thérèse du Blanc Mesnil (93150), 52 avenue Danielle Casanova.
et à Nantes
Ci-dessous, les articles en lien avec cette Eglise :
Monseigneur Cristian Crisan, ordonné évêque en Roumanie
Après une longue période d'attente due au confinement, Monseigneur Cristian Crisan, (enfin!) ordonné ce dimanche (21 juin) évêque en Roumanie en la cathédrale de Blaj.
AXIOS !
En janvier, le pape François avait donné son assentiment pontifical à l’élection canonique faite par le Synode des évêques de l'Église Gréco-Catholique Roumaine unie à Rome, par laquelle le père Cristian Crişan était nommé évêque auxiliaire de l'archidiocèse d'Alba-Iulia et Făgăraș, lui attribuant le siège titulaire épiscopal d'Abula.
Il était jusqu’ici recteur de la mission Gréco Catholique Roumaine en France et curé de la paroisse Saint Georges de Paris (XVIe). Il sera l'auxiliaire de l'Archevêque majeur, le Cardinal Lucian Mureşan, pour le diocèse d'Alba Iulia. Le Cardinal est le chef de l'Eglise Gréco Catholique Roumaine.
Il devient le plus jeune évêque catholique du monde actuellement (38 ans).
Le père Cristian Crișan
Homélie du Pape François lors de la béatifcation des 7 évêques martyrs Gréco-Catholique Roumain le 2 juin 2019 à Blaj
DIVINE LITURGIE AVEC LA BÉATIFICATION DES 7 ÉVÊQUES GREC-CATHOLIQUES MARTYRS
« Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jn 9, 2). Cette question des disciples à Jésus enclenche une série de mouvements et d’actions qui se dérouleront dans tout le récit évangélique en révélant et en mettant en évidence ce qui aveugle réellement le cœur humain.
Jésus, comme ses disciples, voit l’aveugle de naissance ; il est capable de le reconnaître et de le mettre au centre. Au lieu d’expliquer que sa cécité n’était pas le fruit du péché, il mélange la poussière de la terre avec sa salive et la lui applique sur les yeux ; puis, il lui demande d’aller se laver dans la piscine de Siloé. Après s’être lavé, l’aveugle retrouve la vue. Il est intéressant d’observer comment le miracle est raconté à peine en deux versets, tous les autres orientant l’attention non pas sur l’aveugle guéri mais sur les discussions qu’il suscite. Il semble que sa vie et surtout sa guérison deviennent banales, anecdotiques ou un élément de discussion, mais aussi d’irritation ou de colère. Dans un premier temps, l’aveugle guéri est interrogé par la foule étonnée, puis par les pharisiens ; et ces derniers interrogent également ses parents. Ils mettent en doute l’identité de l’homme guéri ; puis ils nient l’action de Dieu, en prétextant que Dieu n’agit pas le jour du sabbat. Ils vont même jusqu’à douter que l’homme soit né aveugle.